Catégorie : Khutba

Prêche #13 « Le mois de Ramadan et la nuit du destin : sens et modalités » (Anne-Sophie Monsinay, 15 mai 2020)

Le sens spirituel du jeûne

Le jeûne renvoie à l’idée d’un retrait du monde et de notre quotidien. « Saoum » signifie « jeûner, s’abstenir, faire abstinence, chômer, se taire, se calmer ». En se privant d’un élément vital pour le corps, nous l’affaiblissons et apprenons à le maîtriser. Nous sommes moins soumis à notre corps, à ses désirs, à notre mental, à notre ego et plus en phase avec notre état divin. En délaissant notre corps, nous nous détournons de ce qui contient notre incarnation et nous ancre dans ce monde. Nous favorisons des états spirituels plus poussés et plus propices à nous relier à l’Unité. Cela ne doit être qu’occasionnel car nous sommes sur terre pour vivre notre incarnation et nous réaliser dans notre corps. Néanmoins, le jeûne est un bon outil pour développer des facultés spirituelles. Paradoxalement, ce délaissement du corps entraîne en réalité une plus grande attention à celui-ci. Nous prenons davantage conscience de notre état physique, de notre force ou faiblesse physique avant de prendre conscience de la force spirituelle prodiguée par le jeûne. Les aliments consommés au moment de la rupture du jeûne le sont avec plus de conscience et ont un effet plus immédiat et ressenti sur notre corps. Par exemple, le jeûne sera vécu avec plus de difficultés au lendemain d’un repas trop copieux ou inadapté.

Prêche #12 « Le jeûne du mois de Ramadan : intention et finalité éthique » (Eva Janadin, 1er mai 2020)

« Chères sœurs, chers frères en humanité,

J’espère que ce début de Ramadan inédit se passe au mieux pour vous toutes et tous malgré les difficultés liées au confinement et à cette pandémie. Je souhaite également que celles et ceux qui ne jeûnent pas, pour des raisons de santé ou par choix, vivent également bien cette période, sans avoir à subir de culpabilité, de déception, ni de sanction ou de pressions extérieures.

Prêche #11 « Renoncer pour être délivré » (Omero Marongiu-Perria, 17 avril 2020)

« La louange revient à Dieu, l’Unique, le Vivant et l’Incommensurable.

Unique, il l’est à double titre ou selon deux approches : la première, qualifiée en arabe d’al-ahadiyya, dérivé du nom divin al-Ahad, exprime l’unité intrinsèque de l’être divin, en Son essence absolue, pure, indivisible et sans équivalent, puisqu’« Il était alors que rien n’était avec Lui », selon le propos divin que le Prophète, paix sur lui, a rapporté de son Seigneur. La seconde, qualifiée en arabe d’al-wâhidiyya, dérivé du nom divin al-wâhid, renvoie à l’expression de cette unité dans la diversité ; unité des noms et des attributs divins, tout d’abord, car ils sont l’émanation de l’essence divine unique, et expression de cette unité dans la diversité du monde puisque, en définitive, notre méditation sur le monde et sur nous même nous amène progressivement à comprendre que Dieu est l’unique réalité tangible, comme nous l’indique ce passage coranique :

Prêche #9 « Le sens et les modalités de la prière rituelle en islam » (Anne-Sophie Monsinay, 27 mars 2020)

Le sens de la prière rituelle

1) La symbolique des gestes

La prière relie à Dieu. Le mot « salat » (sad, lam, wa) est traduit par Maurice Gloton par « action unifiante de graces » et la racine du terme renvoie au fait « d’effectuer la liaison de grâce » et aussi « d’arriver derrière quelqu’un et le rattraper »1. La prière permet de relier notre essence divine immanente à la transcendance de façon à ce que l’Esprit divin en nous « rattrape » la grandeur ou l’inaccessibilité de la transcendance.

Prêche #8 « La contemplation et la connaissance en islam » (Eva Janadin, 28 février 2020)

« Aujourd’hui en islam, on se concentre souvent sur les cinq piliers, et en particulier sur les quatre pratiques rituelles : la prière, le pèlerinage, l’aumône et le jeûne. Or, cette liste place une hiérarchie dans les pratiques spirituelles qui n’existe absolument pas dans le Coran mais que dans les hadiths. D’autres rites évoqués dans le Coran sont jetés aux oubliettes alors qu’ils permettent aussi de cheminer vers Dieu au même titre que ce que l’on appelle les pratiques fondamentales de l’islam. On va s’intéresser aujourd’hui à une de ces pratiques qui est négligée, à tort : la contemplation et la méditation des signes divins. Ces derniers se retrouvent partout, notamment dans la nature ; au fil du temps les êtres humains ont cherché à représenter dans les arts islamiques ces signes, ces symboles qui nous aident à comprendre en profondeur des réalités divines.

Prêche #7 « Le sens universel de l’islam » (Eva Janadin, Paroisse Saint-Guillaume de Strasbourg, 15 février 2020)

« À la sourate 7, verset 172, il est dit dans le Coran :

Et quand ton Enseigneur tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner sur eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Enseigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en témoignons. »

Nous avons ici la mention d’un pacte primordial, al-mîthâq, entre les êtres humains et Dieu. Ce pacte est conclu entre Dieu et l’humanité tout entière : quoi de plus inclusif et de plus universel comme assertion ? Ce pacte n’est pas conclu entre un seul peuple, une seule communauté et Dieu mais entre Le Très-Haut et l’ensemble des êtres humains prêts à sceller cette alliance.

Prêche #6 « La retraite spirituelle en islam » (Anne-Sophie Monsinay, 11 janvier 2020)

La retraite spirituelle dans le Coran

« Pour beaucoup, la retraite spirituelle est une pratique réservée aux soufis, aux initiés, à une sorte d’élite qui aurait choisi de se consacrer à Dieu avec une plus grande ferveur que les autres. Bien que l’orthodoxie sunnite ne l’ai pas retenue comme faisant parti des piliers de pratiques, nous constatons que cette thématique est présente à de nombreuses reprises dans le Coran.

Prêche #5 « Transmettre l’islam au XXIe siècle » (Eva Janadin, 29 novembre 2019)

« Trois traditions prophétiques permettent d’introduire le sujet de la transmission et de l’enfance en islam :

(Le Messager de Dieu) priait. Quand il effectua la prosternation, Hassan et Hussein sautèrent sur son dos. Quand les gens essayèrent de les arrêter, il leur fit signe de les laisser. Après avoir terminé sa prière, il les plaça sur ses genoux et dit : « Celui qui m’aime doit aimer ces deux-là.

Prêche #4 « Animaux et normes alimentaires en islam » (Eva Janadin, 11 octobre 2019)

« À quoi servent les interdits alimentaires ? Certains diront qu’ils ont une fonction sociale et politique, celle d’identifier et de distinguer un groupe, une communauté face à une autre. Mais quelle est la fonction spirituelle des interdits alimentaires ? C’est-à-dire leur sens caché ? À quoi peuvent-ils servir pour la transformation intérieure du fidèle, c’est-à-dire dans le cadre d’un changement dans son rapport au monde, en l’occurrence dans son rapport avec le règne animal et végétal ?